J'ai proposé un atelier d'écriture à la fête du livre perché du Mostuéjouls dont la thématique en 2018 était "le chemin". L'atelier était donc intitulé "Souvenirs des premiers pas", mais aussi "atelier GPS". Pourquoi ? Parce que la consigne était de tracer le long de chemins sur des cartes IGN des souvenirs. Consigne largement inspirée par Georges Perec qui écrivit souvent sur tous les lieux qu'il traversa.
Quoi ? Vous ne comprenez toujours pas le GPS ? C'est le Georges Perec System, bien sûr ! L'avantage, par rapport au Global Positioning System, ou en bon français "système de localisation par satellite", c'est que le Georges Perec System ne tombe jamais en panne de batterie, en rade de satellite, ou tout simplement en panne électromécanique. Étant intégré à notre cerveau, il est disponible, efficace 24h/24h et d'une facilité d'usage déconcertante.
Durant ces deux journées...
J'ai vu des grands-parents écrire avec leurs petits-enfants.
J'ai vu des mères révéler sur la carte à leurs enfants leur bonheur d'apprendre leur grossesse ou d'accoucher.
J'ai vu des personnes se demandant s'il s'agissait d'un atelier de calligraphie. Non... De l'écriture seulement. Alors tant pis !
J'ai vu des parents s'amuser à écrire le long d'une route sous le regard médusé de leur progéniture déconcertée.
J'ai vu des adultes se cacher derrière des petites filles pour échapper au jeu d'écriture.
J'ai vu une jeune collégienne noircir une demi page avec une facilité déconcertante et un bonheur insolent mais assumé.
J'ai vu le souvenir d'un oubli aux conséquences inattendues mais qui laisse un sourire attendri à toute une famille. Formidable !
J'ai vu des personnes dubitatives face à ma consigne, se pencher malgré tout sur la carte et soudain, dans leurs yeux, une étincelle : un souvenir remontait à la surface, la main fidèle l'inscrivait sur la carte et ils repartaient ravis de ce voyage éclair dans l'espace et le temps.
Après tout, à quoi sert un souvenir s'il est perdu dans les nimbes de l'oubli ?
Les souvenirs, ces petites pierres qui bordent nos chemins de vie, nous aident à mesurer la distance parcourue, retenir les petits bonheurs comme autant de balises sans lesquelles nous ne serions pas qui nous sommes. Les raviver de temps à autres, ce n'est pas seulement cultiver le passé avec mélancolie. C'est également nous retrouver pour avancer renforcés. Le sourire de certains qui ont ravivé ces souvenirs ne me dément pas, croyez-moi !
Merci à tous les participants d'avoir joué le jeu et partagé ces petites perles de mémoire.
Merci à Isabelle, Sylvie, Michel et tous les bénévoles de la Fête du livre perché pour leur accueil.
Que les professeurs de géographies et les cartographes professionnels que j'ai choqués par cet exercice me pardonnent. Ces cartes étaient destinées à la poubelle ou prenaient la poussière dans des placards depuis des années. Elles ont retrouvé une utilité certes inattendue, mais cette seconde vie lors d'ateliers d'écriture oulipiens, aussi médiocre soit-elle, leur évite la disparition définitive. À Mostuéjouls, les 26 et 27 mai 2018, elles ont fait rêver et voyager de nouveau une cinquantaine de visiteurs en France, en Italie et en Espagne. N'est-ce pas essentiel pour une carte ?
Et surtout, désormais à Mostuéjouls, une carte est dépositaire de ces instants sur ses chemins et ses routes. Il est impossible de la diffuser par voie de presse, mais voici une liste aussi bariolée que l'humanité qui s'est amusée lors de l'atelier.
Voici donc la production 2018
Il y avait l'hôtel au bord du lac. Le soir l'apéro. Et soudain, cette douleur au ventre. Brûlure. Retour à la chambre. Docteur de service. La piqûre de soulagement. Diagnostic : calcul biliaire !
Pique-nique au soleil, vin et fromage.
Je me souviens de nos voyages en Italie en randonnées ou en touristes, des premières découvertes des Cinq Terre par le sentier des amoureux (Corniglia, Levante, Monterosso, Vernazza, Riomaggiore...). Et puis toutes ces virées qui ont suivi : Florence, Sienne, Perugia, le Val d'Aoste, les lacs (Majeur, Orta, Como, ...) et puis Monte Cassino où mon oncle a été tué pendant la guerre (pire massacre déclenché par un général néo-zélandais où il y eut plus de morts au m2 qu'à Stalingrad).
Mon premier pas dans la vie de maman. AMOUR, JOIE, PROTECTION, SOURIRE, CÂLIN, COMPLICITÉ.
Pique-nique à Mostuéjouls. Baignade. J'ai sauté. Avec les copines.
Quand je fais un salto arrière, je ressens des plumes.
J'avais adoré allé aux loups du Gévaudan.
J'étais petite, je lisais le livre de recettes de mamie Locusette et je rêvais devant la recette des « ana-nas à la belle de Meaux ».
Danaé.
Le plaisir des balades à vélo.
Sur les petites routes, on rencontre souvent des choses insolites et on peut parfois discuter avec une fermière avec ses vaches.
J'ai fait la connaissance de Némo. C'est un chien très gentil. J'ai été très contente.
Je me suis bien amusé avec mes petits cousins.
Pays Basque. Du piment, des beaux paysages et des gens vrais...
Visite du château. C'étaient les jardins avec les chevaux.
On part le week-end pour faire des travaux à la nouvelle maison. On dormira à Villefranche. Mais on a oublié les clés alors... On continue vers Moissac là où se trouve la nouvelle maison et on dort dans la voiture et les enfants se sont éclatés.
Un voyage à vélo avec du vin dans les sacoches.
Vacances à la montagne. Coucou au chien Zazo.
Un réveillon couché tôt et enneigé.
J'ai mangé des pizzas sur la plage avec mes parents et on a pêché des crabes.
Je suis allé à la montagne. La glisse, la vitesse, les chutes.
Ver el mar, beber el mar desde todas las costas.
J'ai aimé aller à Disney.
Je suis allée à Paris pour mon anniversaire. J'en ai soufflé 7 (bougies).
Je suis allée à Strasbourg à Europapark.
Le plaisir de rendre visite à mes grands-parents à Millau après 12h de voyage.
J'étais trop contente à la naissance de ma sœur.
Beaucoup de bonheur.
Mon enfance.
Super boulot.
Du bon vin. Une belle région.
Une belle balade, un beau séjour, une heureuse nouvelle !
Trop beau panorama. Trail Montcalm.
Le noir engloutissait la pièce, me plongeant dans l'obscurité totale. Ma respiration, bruyante au milieu du silence, ne me prouvait qu'une seule chose : j'avais peur. Je me déplaçais à quatre pattes, en faisant craquer le parquet. Les toiles d'araignées accrochées aux vieilles poutres scintillaient et je pus me repérer dans le grenier. Je laissais mes doigts filer sur les murs à la recherche de fissures qui auraient pu appartenir à une porte. Je voulais fuir cet endroit...
Ces bons souvenirs des arènes de Nîmes.
La pêche aux têtards avec Anouk.
La maison avant est belle.
Extraordinaire voyage.
Balade en bateau.
Téléphone noyé. Plouf !
La fête de Noël. J'y ai vécu un moment magique.
J'ai accouché de ma 1ère fille.
J'ai bien aimé marché et faire une bataille de boue dans la rivière.
Que de bons souvenirs.
Je me souviens un jour j'étais en haut de l'escalier et j'avais une bille entre mes mains. J'ai secoué mes mains et je ne retrouvais plus la bille. J'ai cherché longtemps mais je l'ai retrouvée le lendemain juste à côté.
Je me souviens d'un soir dans les Bauges quand on rentrait au camping : un renard qui s'est arrêté, il ne nous avait pas vus.
De là j'ai trouvé l'idée du bonheur et ma vie a changé.
Ils ne sont pas faciles les chemins corses. Sur terre quelle suée ! Et sur mer, qu'est-ce qu'on est secoués !
El camino del descubrimiento. Aqui cai me porprimedia vez en bici.
Le Vexin français. Je me souviens d'une belle après-midi. Partie du merveilleux domaine de Villarceaux et du manoir de Ninon de Lenclos à travers champs j'ai regagné le site archéologique de Germainville. L'histoire d'amour de Ninon vers le temple gallo-romain et la déesse, un moment de rêve à travers les siècles.
Je me souviens de notre caravane, les jonquilles et la neige au lac de Gérardmer. On partait en vacances de Pâques.
Circuit maritime / retour chemin de fer. Belle vue sur villages perchés.
Au printemps vers les Encantats, une coulée de neige qui scintillait au soleil.
Une fois arrivés à la « Cinque terrae », mon mari me dit : « Mais je veux aller à la campagne !!! » Alors nous sommes partis vers l'intérieur du pays, à 25 km des « Cinque terrae » et nous avons atterri à « Giandriale » !!! Fini le péage sur le « sentier des amoureux » !!!